samedi 25 mai 2013

Questionnement sur l'épicurisme



13 novembre 2008

   Epicure a fondé, en 306 av. J-C, le Jardin, petite communauté près d'Athènes où il accueillait hommes, femmes, libres et esclaves, pour dispenser ses idées, sous forme de conversations. Hélas, de ses 300 textes, il nous reste quelques Maximes et trois Lettres.    Lorsque je l'ai découvert, c'était comme une révélation : j'étais donc née son adepte, je le pratiquais, j'y aspirais sans le savoir! Quand Gilbert  -  à l'opposé de mon inertie apparente  - me reprochait mon "manque d'ambition" et de combativité dans certaines situations, je répliquais avec un tranquille "à quoi bon de se taper la tête contre mur si cela ne fait pas avancer les choses", ce qui avait l'art de l'exaspérer. Lui, boulimique de travail comme si ses jours avaient été comptés  -  et de fait, ils l'étaient  -   ne s'arrêtait guère pour jouir du résultat obtenu, il visait déjà plus loin, plus haut. Défis éternels, dépassement de soi.

   Epicure, l'hédoniste ascète, prône la maîtrise en tout: en nos désirs, éliminant ce qui peut bouleverser l'équilibre serein, et en plaisirs terrestres de toute sorte (on lui a collé, par pure calomnie jalouse, les accusations d'excès en tous genres). Face aux moralisateurs austères, il remplace le bien et le mal par le bon et le mauvais, en plaçant l'individu au centre de son intérêt et en éliminant les dieux en même temps que la crainte de la mort. "La mort n'est rien pour nous, puisque lorsque nous sommes, la mort n'est pas là et lorsque la mort est là, nous ne sommes plus." Cela ouvre des perspectives inouïes! Il veut avant tout positiver, comme nous dirions aujourd'hui. "Il n'y a rien d'effrayant dans la vie pour celui qui a compris qu'il n'y a rien de terrible à ne pas être." cela me renvoie de façon évidente à ce que j'ai noté pour l'anniversaire de la mort de Gilbert, maladroitement certes, mais, sans le savoir, dans l'esprit du grand Epicure. 

   Est-ce actuel de nos jours? dans un monde aux valeurs déliquescentes, où l'homme a la cruelle impression d'être abandonné par les politiciens, les dieux et les philosophes, Epicure l'invite à construire son monde intérieur, y trouver le bonheur et la sérénité dans une idée d'univers maîtrisé. 

   Rarement on a vu autant de livres, de conférences prétendre nous offrir la recette du bonheur et de la sérénité. C'est que nous devons en manquer cruellement!...


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