dimanche 21 juillet 2013

Retour sur terre


30 août 2011
 L'atterrissage est difficile... Je tente une prudente ré-acclimatation, pas à pas, après seulement un peu plus de 15 jours d'absence, mais quel dépaysement! Je regagne mes 16-18° sous un ciel gris, après avoir quitté un été véritable, un soleil ardent qui a fait grimper le thermomètre jusqu'à 44°... Sensation étrange d'avoir plus chaud à l'extérieur qu'à l'intérieur de sa tête... Ca, c'était dans le sud-est de la Hongrie, la semaine dernière... Beaucoup de retrouvailles, parfois inattendues, famille, famille, soleil, chaleur...
   Cependant, ce sont les 3 premiers jours des vacances qui m'ont marquée. Une halte à Venise. Une destination banalisée par la masse de touristes que la ville engloutit tous les ans. Pour certains, le voyage de leur vie. Pour d'autres, retour répété, nostalgique. Pour moi, une envie que je croyais à jamais inassouvie, et je m'y suis résignée. Il y a tant de rêves qui restent en suspens: l'essentiel n'est-il pas d'en avoir encore? Nous avions projeté ce voyage avec Gilbert, en 2005. L'évolution de sa maladie en a décidé autrement. Et tout d'un coup, mon fils m'offre ce cadeau... Dans le vaporetto nous amenant place San Marco, l'émotion me submerge: tant de beauté quasi sans une fausse note, concentrée dans un seul endroit est suffocant. Ceux qui me connaissent savent que je ne pleure pas facilement, surtout en public. Derrière mes lunettes de soleil, mes larmes coulent sans retenue. 
   
Nous avons beaucoup arpenté les rues, traversé des canaux par les innombrables petits ponts bossus pour laisser passer les gondoliers debout à l'arrière de leurs barques finement élancées. Mes petites-filles trottinaient bravement, demandant parfois à être portées sur les épaules de papa ou de maman. Je ne voulais pas leur infliger les visites de tous les musées, seulement le Palais des Doges. Je voulais surtout m'imprégner de l'atmosphère unique de la ville, secrète comme sous un masque: on ne peut deviner ce qui se cache en-dessous... Beauté divine ou laideur défraîchie?... Les façades sont d'une splendeur à couper le souffle, même dans leur délabrement émouvant. Cette décrépitude due à l'humidité fait partie du charme, elle appartient à leur vérité.
   La fière république vénitienne qui a choisi Saint Marc comme emblème pour mieux affirmer son indépendance. La Sérénissime! Une ville qui est un personnage. Enigmatique, séductrice comme une ombre masquée qui nous attire irrémédiablement dans les dédales de ses secrets... 

4 commentaires:

  1. dire que j'y étais l'an dernier, à cette période…! comme ça me semble loin… combien d'amoureux et de nostalgiques de cette ville, ça doit être quelque chose!

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    1. Je fais partie des nostalgiques... Amoureux, très-très loin!...

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  2. les com sont un peu longs à poster mais cette fois il semble que blogspot ait accepté… il devait y avoir un bug l'autre jour

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    1. J'ai enlevé le blocage automatique contre-robots... Je prends le risque! Mais comme ça, ça découragera moins les désireux de laisser un petit caillou...

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