vendredi 2 août 2013

Procrastination


15 septembre 2011
 Un mot un peu énigmatique pour exprimer le fardeau dont nous sommes nombreux à souffrir... "Remettre au lendemain"...
Il y a des gens hyperactifs. Leur boulimie d'actions ne masquerait-elle pas une profonde angoisse du vide qui menace de les engloutir s'ils baissent le régime? A l'opposé, d'autres, les contemplatifs dont l'inertie ne servirait-elle pas d'excuse pour masquer une paresse congénitale?
Je ne suis pas une hyperactive, j'appartiens plutôt à l'autre groupe. Parfois, j'observe avec effroi mon sablier personnel, avec quelle régularité impitoyable et inarrêtable il fait écouler le mince filet de ma vie... Il est vrai que de temps en temps, nous avons une nouvelle chance, en retournant le sablier. Cependant, une voix intime nous avertit que ces occasions  deviennent de plus en plus rares... Qu'il ne faut pas les gâcher... Comment faire alors, pour vaincre l'inertie qui nous empêche de bouger, tout en nous écrasant de culpabilité?
Les tâches s'accumulent, inexorablement... Téléphoner à untel (à plusieurs même!), répondre à d'autres par mail, tondre la pelouse, passer l'aspirateur, trier la paperasse qui forme un monticule conséquent sur le bureau, faire quelques indispensables courses, travailler sur votre exposé, préparer la prochaine soirée de lecture, conduire votre voisine chez le dentiste, débarrasser enfin les encombrants, continuer le texte à prétention littéraire commencé il y a trois mois... Sans parler des projets plus anciens... Devant l'ampleur de la tâche, vous expédiez le plus pressé et la montagne continue à grossir en vous menaçant de vous ensevelir...
Je sais bien qu'il y a de bons conseils pour nous dire comment nous organiser pour liquider les arriérés. Je soupçonne ce désordre invincible n'être que le reflet de notre vie... Un amas de questions, de problèmes non résolus, auxquels s'ajoutent des nouveaux. Remis à plus tard. Ces petits délais dérobés nous donnent l'impression d'une bouffée de liberté éphémère comme les cinq minutes volées au réveil-matin de notre enfance. Pour revenir d'autant plus violemment à la figure...  

4 commentaires:

  1. c'est peut-être notre sens à l'accumulation finalement? le paradoxe est que, par paresse, ou par hyper-activité… on arrive au même résultat!

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  2. Je partage le point de vue de fbd et je me demande si, paradoxalement, l'hyper-activité n'est pas une forme suprême de la procrastination. Il y a sûrement derrière tout cela un instinct d'accumulation par peur d'un lendemain vide

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