27 août 2008
Noël des débuts du chemin... Je dois avoir 4-5 ans, pas plus. Le sapin est décoré en grand secret par un jeune couple, mes parents. Ils attendent le moment que nous soyons endormis avec mon frère pour s'y atteler, dans la seule pièce chauffée de la maison où se trouvent nos lits d'enfant et le grand lit double des grands-parents. Les jeunes mariés n'ont qu'à se serrer l'un contre l'autre sous l'édredon monumental de la pièce voisine et à gratter le givre à l'intérieur de leur fenêtre pour entrevoir le jour se lever avec eux...
Ce jour-là, tout d'un coup, je me réveille en sursaut, par la lumière électrique peut-être, et, dans un demi-sommeil, j'aperçois mes parents en train d'accrocher sur un sapin des décorations confectionnées par eux-mêmes : des noix dorées et argentées, des images découpées, des guirlandes artisanales. Pour nous, les enfants, c'est un ange qui doit apporter le sapin le soir du 24 décembre. Je saurai bien plus tard, à la mort de Saint-Nicolas et du monde merveilleusement crédule de ma petite enfance que c'était une voisine, en longue chemise de nuit en satin rose qui se déguisait en ange et que nous regardions avancer, souffle coupé, avec notre petit sapin à la main... Et le soir où je surprends mes parents dans les préparatifs, je referme les yeux aussitôt pour préserver leur secret et pour prolonger l'enchantement pour moi-même...
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